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FAMILLE DE MONDENARD
31 décembre 2012

SEIGNEURIE DE LAUTURE, DES NARCÈS AUX ESCAYRAC

COMMENT LES ESCAYRAC POUSSÈRENT LES GAULEJAC HORS DE LAUTURE

L'Abbé Taillefer, très proche de la famille d'Escayrac eut accès aux archives conservées au château de Lauture et raconte dans le Bulletin de la société historique du Tarn et Garonne comment Lauture est devenue propriété exclusive des Escayrac alors que les Gaulejac en possédaient la moitié. L'Abbé Taillefer emploie le terme de paréage pour exprimer que cette possession était exercée par parité. Les Gaulejac se trouvaient à Lauture avant les Escayrac, ce qui avait pu leur faire espèrer qu'ils en hériteraient en totalité.  (Seigneurie de Lauture 1604-1612   Abbé Taillefer BSATG N°XXVI-1898)

Chateau-Lauture-Photo-Chafré Le château tel que l'Abbé Taillefer l' a connu- Photo Chafré

 

UN PARÉAGE SANGLANT 
La seigneurie de Lauture appartenait par moitié à Sébastien de GAULEJAC et à Gabriel d'ESCAYRAC. Le premier, se croyant lésé dans ses droits par un acte antérieur, provoqua le second et fut victime de ses exigences. Gabriel d'ESCAYRAC, quoique plus jeune, "lui donna deux coups d'épée, et iceluy seroit incontinent décédé." (le 3 juillet 1604)
Ce fait est attesté par les lettres-royaux de Henri IV (1609), et nous avons ainsi les preuves suffisantes pour relever deux erreurs (des historiens) Guion de Maleville et  François Moulenq.
Celui-ci prétend (Moulenq - Documents historiques Tome III, p23) que la seigneurie de Lauture appartenait à la famille d'Escayrac dès le XVe siècle et lui demeura incontestablement jusqu'en 1789. Les d'Escayrac ne furent seigneurs de Lauture "en seuls" qu'après l'accord de 1611, et leurs droits ne remontaient qu'à 1578.
"Celui-là (Maleville - BSE LOT, 1886, p37) raconte que "Sébastien de GAULEJAC, seigneur de Lauture, avait été tué en l'an 1604 par Charles d'ESCAYRAC (il faut lire Gabriel, car Charles, père de Gabriel avait été tué dans une escarmouche à Sarlat en 1587), pour une question de service de porte en Lauture". Les lettres-royaux nous donneront la vraie raison de cette mort et des complications qui en furent les conséquences.

LES NARCÈS DE LAUTURE
La seigneurie directe de Lauture était le fief de la famille de NARCÈS, dès le XIIIe siècle, Raymond de NARCÈS, dernier du nom, épousa noble Comtesse d'ANTE et n'eut de ce mariage qu'une fille, Comtesse. Celle-ci porta la seigneurie de Lauture à la famille d'ORGUEIL, par son mariage avec Jean d'ORGUEIL, vers 1430.
Jean de MONDENARD, baron du dit lieu, (sans enfant, mais pas sans neveux) à cause des bons et agréables services qu'il en avait reçus, fit donation à Raymond de NARCÉS de tous ses biens, et de ceux d'Armand de MONDENARD et de Bertrand de MONTAGUT, dont il était héritier (car il était l'aîné de ses frères). En vertu de cette donation, Raymond de NARCÉS était substitué aux héritiers naturels de Jean de MONDENARD, et devenait vrai seigneur et baron de Mondenard. Ce fut la source d'un long procès, qui ne se termina amiablement qu'en 1464 (9-17 fevrier).

LES D'ORGUEIL OBTIENNENT DES DROITS SUR LAUTURE AUTREFOIS EXERCÉS PAR LE BARON DE MONDENARD. LES GAULEJAC SONT EN POSITION DE LEUR SUCCÉDER
Il y eut alors accord entre Jean d'ORGUEIL, héritier des droits de son beaupère, et Bernard de MONDENARD, Guillaume de LUZECH, chevalier, Jean de PECHPEYROU, damoiseau, et Roger d'ORGUEIL procureurs de Jean d'ORGUEIL; Bernard d'ASPREMONT, chanoine d'Agen, Guillaume PELEGRINI, official et chanoine de Montauban et Jean du GOUT, seigneur du BOUZET, procureurs de Bernard de MONDENARD, décidèrent que chacun, "gardant devers soi ses fiefs respectifs, il était établi une juridiction indépendante et dûment limitée en faveur de Jean d'ORGUEIL, qui aurait droit d'y exercer la justice haute, moyenne et basse, d'y nommer des consuls, de recevoir le serment de fidélité des habitants et d'y tenir, à sa volonté, preysos, carces, postels, forcas, pilars, et tots autres senhals de justesia;"  Cette nouvelle juridiction était la quatrième partie de celle de Mondenard.(Dans la dernière partie de la transaction le principe des "biens respectifs" prévalut, les vassaux de Lauture devaient hommage au seul seigneur de Lauture et celui-ci devait hommage au Baron de Mondenard).  Dans son acte d'hommage au roi, Jean d'ORGUEIL mentionne comme dépendant de la place de Lauture: "la maison de Noalhac, un hostal, fours et péages de Lauzerte, l'hostal de la Doratyn, l'hostal de Tofalhes, l'hostal appelé del Bugues, l'hostal de Rousset, l'hostal appelé de la Madeleine, partis des hostals de Pechcalvary et de Quissac, la moitié d'un hostal appelé d'Ante." (Il aurait été intéressant que l'Abbé Taillefer décrive aussi comment le litige réglé en 1430 par un arbitrage insatisfaisant a motivé l'appel de 1464)
Raymond-Arnaud d'ORGUEIL succéda à son père, en 1473, et laissa en mourant la seigneurie de Lauture à son fils Guillaume (1481). Celui-ci n'eut point d'enfants de son mariage avec Philippa de LESERGUES. À sa mort, en 1514, son frère Bertrand d'ORGUEIL, prêtre, recteur de Saint-Avit et de ses annexes, devint coseigneur de Lauture avec sa soeur, Jeanne d'Orgueil. En 1540, ceux-ci avaient disparu. Leurs héritiers eurent un procès qui se termina en 1543 (au profit de Bertrand de Montagut fils de Bernard de Montagut et de Jeanne d'Orgueil mariés en 1487, mais il semble manquer une partie du texte de l'Abbé Taillefer où se trouvait cette information qui aurait sautté à l'impression. La phrase suivante parait incomplète). Outre la part assignée à Philippa de LESERGUES, veuve de Guillaume d'ORGUEIL, sa mère; Jeanne de MONTAGUT, épouse de Loys de GAULEJAC, seigneur d'Espanel, et Antoinette de MONTAGUT, femme de messire Antoine de SAINT-MARTIAL, seigneur de Donzac.

Peu après en 1547, les droits de Bertrand de MONTAGUT advinrent à sa fille Gabrielle, qui épousa François de LABOISSIÈRE de NARCÈS, seigneur de Gayrac.
Jusqu'ici les archives de Lauture, fort complètes d'ailleurs pour cette époque, sont muettes sur les droits que la famille d'ESCAYRAC aurait pu avoir sur la place de Lauture: il n'y en a point trace dans les testaments, ni dans les reconnaissances féodales.

L'APPARITION DES ESCAYRAC EN 1578, CONFIRMÉE EN 1587, ET PAR TESTAMENT EN 1597.
De son mariage avec François de LABOISSIÈRE, Gabrielle de MONTAGUT eut trois enfants: Ysabeau, mariée à Jacques de LUZECH, seigneur de Luzech; Pierre de LABOISSIÈRE, institué son héritier universel, et Jeanne, à qui elle donne 10000 livres t. en 1578, lors de son mariage avec Charles d'ESCAYRAC. Gabrielle de MONTAGUT gardait, sa vie durant, la jouissance des châteaux de Lauture et de Touffailles.
Pierre de LABOISSIÈRE étant devenu "imbécile pour avoir reçu un coup de fusil à l'attaque du château de Boyé", sa mère lui substitua les enfants de Charles d'Escayrac, tué à Sarlat en 1587, et nomme Gabriel d'ESCAYRAC, fils de Charles, son curateur. Cet acte de substitution explique le titre de coseigneur de Lauture, pris par Gabriel d'ESCAYRAC, et la jalouse ambition du seigneur d'Espanel, qui se crut lésé dans ses droits, tandis qu'il se voyait déjà seul possesseur. Il lui fallut cependant se résigner, d'autant que dans son testament du 4 octobre 1597 Gabrielle de MONTAGUT confirme ses dispositions. Quelques temps après, en 1604, las d'une longue attente, il voulut en finir brutalement et d'une manière tragique. Gabriel d'ESCAYRAC qui connaissait sans doute ses sentiments à son endroit, ne venait que rarement à Lauture, où son rival n'allait pas souvent non plus. Celui-ci aprenant un jour qu'il allait quitter Escayrac pour s'y rendre alla le provoquer en chemin par "injustices, violences, voyes de faict" et l'obligea à se défendre. Mal lui en prit, "quoique puissant" tandis que son adversaire était un "jeune homme faible" il reçut deux coups d'épée "au travers du corps et incontinent décéda" 3 juillet 1604.

LETTRES DE GRÂCE 1609 - JANVIER 1612
"Pour raison de quoi, le père et la mère dudit défunt firent informer par le Sénéchal du Quercy" et Gabriel d'ESCAYRAC pour éviter aussi la loi qui punissait de mort les duellistes dut se cacher. Ses biens furent mis sous le sequestre et lui-même condamné à mort par contumace. Il put cependant adresser une requête au roi qui lui octroya des lettres de grâce en 1609. Le 30 novembre 1611 à Toulouse, il transigea avec François de GAULEJAC, seigneur d'Espanel; et Marguerite de VABRES, veuve de Sébastien de GAULÉJAC (tué en 1604), pour "la réparation due" audit Gaulejac du meurtre de Sébastien. Il leur céda la terre de Saint-Paul del Bugues en entier et de 6000 livres d'argent; plus, les Gaulejac lui abandonnèrent leurs droits sur Lauture.  Enfin, le 4 janvier 1612, il intervint un arrêt du Parlement de Bordeaux autorisant les lettres de grâce, du consentement des Gaulejac. À partir de ce jour, la seigneurie de Lauture a appartenu tout entière à la famille d'ESCAYRAC, qui l'a conservée jusqu'à la Révolution.   Communication de l'Abbé Taillefer (autrefois curé de Cazillac et de Lauture)

Sur le sujet du litige de 1464 d'autres sources ont été produites, nous les développons sur une autre page.

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Commentaires
C
La famille D'Escayrac de Lauture possède toujours Lauture.
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