30 - Crise d’autorité à Cazes, à Mondenard et à Sauveterre (28 janvier 1309)
Revenant de guerre Gaillard de Mondenard eut des difficultés avec un de ses vassaux. Gaillard de Narcès avait perdu l’habitude d’avoir son suzerain logeant au château et gérant la seigneurie. On se souvient que la famille de Narcès, avait eu la fonction de premier consul pendant la période où Armand de Mondenard avait été sanctionné par le roi Saint-Louis.
Gaillard, fils d’Armand de Mont Lanart, n’était pas encore chevalier, mais il ne pouvait accepter de voir son autorité de suzerain bafouée par un de ses vassaux. Il fit ce qui était d’usage à l’époque, il organisa une action punitive contre Gaillard de Narcès, son vassal récalcitrant. Il attaqua le repaire de Lancure où il fit des dégâts, détruisit des arbres fruitiers et brûla un moulin sans se préoccuper de la présence de gens du Roi. Or depuis 1307 l’évêque de Cahors incapable de maintenir l’ordre dans son évêché avait signé un paréage avec le Roi, lequel avait mis en place ses sergents. Gaillard de Narcès porta plainte devant le parlement de Paris et obtint réparation. Gaillard de Mondenard fut sanctionné, moins pour les dégâts causés à Lauture, que pour être intervenu malgré la présence des gens du Roi avec l’Étendard royal.
L’attendu du jugement a consigné Lancura, mais il s’agit de toute évidence de Lauture. Comme ce texte est le premier qui mentionne ce lieu, il est possible soit que Lancure se soit transformé plus tard en Lauture, soit plus prosaïquement que le copiste se soit trompé. En effet l’écriture manuscrite de l’époque permettait de confondre “ ut ” avec “ nc ”.
Le châtelain de Mont Lanart fut condamné le 28 janvier 1309, à 1000 livres d’amende et 2000 livres de dommages et intérêts. Ces pénalités étaient importantes, Gaillard, seigneur de Mont Lanart a-t-il fait appel ? Moins de deux ans plus tard, le 7 décembre 1310, il vend à Pierre et Bernard de Lacourt, pour le prix de 1300 livres le lieudit “ La Bastide de St-Vincent ” dans la circonscription du château d’Almont avec toutes ses dépendances y compris celles de la circonscription d’Antéjac entre les rivières du Lembous et de la Lère. Par la même occasion Gaillard se débarrassait d’une propriété éloignée de Mont Lanart et d’une bastide sans avenir en raison d’un projet concurrent : la nouvelle bastide royale de Réalville, fondée en janvier 1311 à l’initiative du Roi Philippe le Bel lui-même, à l’emplacement de l’ancien fief de Gardemont.