LA CROISADE CONTRE LES CATHARES EN 1212

5 - La Croisade contre les cathares à Montcuq et à Moissac (1 juin – 8 septembre 1212)
La Croisade contre les Albigeois préparée par le pape Innocent III dès 1198, avait été lancée en 1209 à la suite de l’assassinat de Pierre de Castelnau, légat du pape. Un écuyer du Comte de Toulouse fut accusé de ce meurtre. Le comte fut considéré responsable et la Croisade s’autorisa l’horrible “ Sac de Béziers ” le 22 juillet de la même année. Conduite par Simon de Montfort elle sévit ensuite dans le Lauragais. En 1211 ces croisés venus du Nord ravagèrent successivement Lavaur, le pays Toulousain, le pays de Foix et le Quercy. Les cathares étaient chrétiens, mais ils refusaient l’autorité de Rome. Ils différaient sur quelques points de doctrine et en particulier s’étaient débarrassés de traditions et de pratiques qu’ils jugeaient contraires aux Évangiles. Rome les déclara hérétiques, ce qui entraîna de nombreux massacres.
La Croisade prit la ville de St-Antonin et entreprit de gagner l’Agenais à travers les forêts du Quercy. Le 1er Juin 1212 elle entra dans Montcuq que les habitants terrorisés avaient évacué. C’est là que les Croisés décidèrent de faire le siège de Penne d’Agenais. Quand les Croisés passaient par une ville ou un pays, leur chef Simon de Montfort décidait de l’attribuer à l’un de ses lieutenants, les anciens propriétaires n’avaient guère le choix : s’ils refusaient de se joindre à la Croisade, ils étaient dépossédés et poursuivis pour être pendus ou brûlés ; en revanche s’ils se joignaient à la Croisade, ils n’étaient pas pourchassés mais ils devenaient vassal du nouveau propriétaire.
C’est ce qui arriva à Armand de Mondenard. Simon de Montfort en passant avec la Croisade à Montcuq décida de donner la région à Baudoin de Toulouse, un demi-frère du Comte de Toulouse qui avait reçu la même éducation que les chevaliers du nord et s’était lancé avec beaucoup de zèle aux côtés du chef de la Croisade.
La conséquence de cette méthode de spoliation des propriétaires méridionaux au profit des guerriers venus du Nord, fut qu’Armand, Seigneur de Mondenard devenait le vassal de Baudoin de Toulouse et devait le suivre au combat pendant au moins quarante jours. (Chanson de la croisade, vers 2581) Au mois d’août, la Croisade revenant de l’Agenais se trouve devant Moissac, qui résiste et subit un siège. Baudoin de Toulouse et ses vassaux en rejoignant la Croisade devant Moissac empêchent l’arrivée des secours venant de Toulouse. La ville capitule le 8 septembre après un long siège.
Le comte de Toulouse Raymond VI, exposé à l’avidité de Simon de Montfort et à l’acharnement des légats du pape est contraint de se mettre sous la protection du Roi Pierre II d’Aragon à qui il fait don du comté de Toulouse, pour être son vassal. La Croisade se heurtait désormais à un Roi catholique et non plus à un comte soupçonné de complaisance avec le catharisme. Cette tactique du Comte de Toulouse n’empêcha pas la bataille de Muret, le 12 septembre 1213. Le Roi Pierre II d’Aragon y est tué et son armée complètement défaite par les Croisés. Le comte de Toulouse se trouve désormais en grande difficulté face à la Croisade.