6 - Les défenseurs du château de Mondenard capturent un traître (17 février 1214)
Dès le début de la Croisade, Beaudoin avait demandé à Raymond VI, son demi frère, de le faire Seigneur d’une terre. Raymond VI avait différé sa décision car il hésitait à donner un commandement à Baudoin. Finalement, il lui confia de défendre la place forte de Montferrand en 1211, mais Baudoin, qui ne parlait pas l’occitan ne fut pas à la hauteur de ce que Raymond VI attendait de lui. Il livra Montferrand aux Croisés. Simon de Montfort avait vu rapidement tout l’intérêt pour lui d’avoir un allié au sein même de la famille des comtes de Toulouse. C’est pourquoi il s’était montré généreux envers Baudoin en lui donnant la seigneurie de Montcuq et la suzeraineté sur toute la région environnante ainsi que Montech. Privilégiant les intérêts des Croisés sur ceux de son pays et de son frère, Baudoin avait combattu à la bataille de Muret non pas aux côtés de son nouveau suzerain le Roi d’Aragon, mais dans les rangs de ses ennemis.
Cinq mois après, le 17 février 1214, Baudoin de Toulouse, accompagné de Guillaume de Contres, l’un des lieutenants les plus redoutables de Simon de Montfort, et d’une troupe bien armée, arrive au début de la nuit au château de Lolmie (entre Montcuq et Mondenard) pour se faire accueillir par trois de ses nouveaux vassaux : le seigneur de Lolmie, Bertrand de Mondenard et Ratier de Castelnau (Castelnau Montratier). Bertrand de Mondenard accompagnant son nouveau maître jusqu’à sa chambre, attend qu’il s’endorme, puis l’enferme subrepticement à clé et avant le lever du jour, avec les chevaliers et les routiers (hommes de guerre mercenaires) du château de Mondenard, les trois chevaliers quercynois s’emparent de Baudoin en chemise et tuent une partie de son escorte. Un petit nombre seulement réussit à s’enfuir.
Baudoin est conduit prisonnier à Montcuq pour qu’il donne l’ordre d’une part de livrer le donjon du château que défendait une petite garnison de Croisés et d’autre part de délivrer un prisonnier quercynois dont l’histoire n’a pas laissé le nom. Baudoin refusant d’obtempérer est mis au cachot. Après deux jours de siège, la garnison des Croisés réfugiée dans le donjon, se rend aux seigneurs quercynois et Baudoin est emmené et mis en prison à Montauban.
Là, il est jugé par le Comte de Toulouse, Raymond VI, assisté du Comte de Foix et du catalan Bernard de Portella. La sentence est sévère : condamné à mort par pendaison (la punition des traîtres) pour avoir participé à la bataille de Muret et trahit le Roi d’Aragon son suzerain en combattant aux côtés de ses ennemis. Dans un " roman historique ”, écrit en 1986, Michel Peyramaure attribue à Bertrand de Mondenard un rôle d’exécuteur des basses œuvres qui n’est ni historique, ni vraisemblable. En revanche, Michel Roquebert donne la vraie version à partir des documents écrits par les témoins de l’époque. (L’épopée cathare, Tome II, page 250)
06 septembre 2008
LA CAPTURE DE BAUDOIN DE TOULOUSE
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