LES PÉRIODES RÉVOLUTIONNAIRE ET NAPOLÉONNIENNE RENDIRENT PRUDENTS LES AUTEURS ROYALISTES ÉMIGRÉS EN ANGLETERRE OÙ AILLEURS. C'EST AINSI QUE JEAN DE SAINT-SARDOS, MARQUIS DE MONDENARD ET ARNAUD DE MONDENARD DE ROQUELAURE, AUSSI MARQUIS SE DISPENSÈRENT D'ÉCRIRE LEUR NOM SUR LA PREMIÈRE ÉDITION DE LEURS LIVRES RESPECTIFS.
JEAN DE SAINT-SARDOS, MARQUIS DE MONDENARD AVAIT PUBLIÉ EN L'AN X (1802) UNE OEUVRE D'ÉCONOMIE POLITIQUE EN TROIS TOMES BROCHÉS, QU'IL RÉÉDITA PLUS TARD AVEC UNE RELIURE SURLAQUELLE FIGURE UN NOM D'AUTEUR ÉQUIVOQUE: "MARQUIS DE MONTAGU DE MONDENARD". OR JEAN DE SAINT-SARDOS N'APPARTENAIT PAS À LA VIEILLE FAMILLE DE MONTAGU DE MONDENARD, ET IL AVAIT PRESQUE TROIS ANS QUAND SON PÈRE, PIERRE DE SAINT-SARDOS, REÇUT SES LETTRES D'ANOBLISSEMENT. IL AVAIT SEIZE ANS QUAND SON PÈRE PIERRE DE SAINT-SARDOS, SEIGNEUR DE LA BOISSONNADE ACHETA LE CHÂTEAU ET LA BARONNIE DE MONDENARD.
LE NOM DE "MONTAGU DE MONDENARD" RAJOUTÉ SUR LA RELIURE ALLAIT PERTURBER LES BIOGRAPHES ET LES HISTORIENS ET LES ENTRAÎNER DANS DES ERREURS À RÉPÉTITION.
Jean de Saint-Sardos (né le 20 juin 1761 et décédé le 17 février 1823) est le véritable auteur de cette oeuvre en trois tomes: Considérations sur l'organisation sociale... , comme il est possible de le vérifier son patronyme n'apparait pas sur la page de garde, en revanche un autre nom, celui de Marquis de Montagu de Mondenard est imprimé sur le dos relié de chacun des trois tomes.
Aux assemblées de la Noblesse à Toulouse et à Cahors en 1789, son nom et son titre officiels sont "Jean de Saint-Sardos, Marquis de Mondenard". L'ajout erroné du nom de Montagu sur la couverture du livre a créé la confusion.
Jean de Mondenard's real name was Jean de Saint-Sardos, Marquis de Mondenard. He was born in Castelsarrasin on 1761 June 20. He went into exile to England during the French Revolution and published under the family name of Montagu de Mondenard, the name of the family who had not gone into exile but remained in the Aquitaine. He later returned to France and settled in Paris where he died on 1823 Feb. 7. [Information provided by Michel de Mondenard, Jan. 2005].
LORS DE LA RESTAURATION ROYALISTE CERTAINES OEUVRES NON SIGNÉES FURENT ATTRIBUÉES À JEAN DE SAINT-SARDOS, MARQUIS DE MONDENARD, MAIS IL NE LES A PAS TOUTES ÉCRITES.
Au début du XIXe siècle la période est troublée, les royalistes et notamment ceux qui ont émigré se font discrets quand ils reviennent en France. Publier un livre en indiquant le nom de l'auteur est prendre un risque pour sa vie ou pour sa liberté. Plusieurs livres sortirent sans nom d'auteur qui se révélèrent plus tard avoir été écrits soit par Jean de Saint-Sardos, Marquis de Mondenard, soit par Arnaud de Mondenard de Roquelaure, lui aussi Marquis mais descendant réellement des Montagu.
Ces deux écrivains avaient émigré en Angleterre et ont ensuite publié. La critique littéraire s'est trompée sur les deux. Bien plus tard dans le même siècle il y eut deux autres écrivains: Adolphe de Mondenard, député du Lot et Garonne sous la 3e République qui écrivit de nombreux livres tant sur la viticulture que sur l'histoire de France. Il y eut également Jean-Pierre Laforgue-Mondenard, (mari de Virginie de Montagu de Mondenard) qui publia aussi. Ces deux auteurs ont signé leurs oeuvres car l'époque s'y prêtait, pas d'erreurs possibles sur leurs identités respectives.
Le premier des deux dont nous parlerons est Arnaud de Mondenard de Roquelaure, descendant légitime des Montagu de Mondenard, né le 10 juillet 1767, capitaine de Vaisseau, titulaire de la Croix de Saint-Louis et Marquis pour services rendus auprès du Comte d'Hector commandant de La Marine Royale pendant l'émigration. Arnaud eut son château de La Passonne (dans les vignobles de Cadillac) et ses biens saisis et vendus alors qu'il était émigré. Rentré en France, il devint Secrétaire général de la Mairie de Bordeaux et complota pour établir les conditions du retour de la royauté. La ville de Bordeaux fut la première ville de France à se donner aux Bourbons et à chasser les Bonapartistes en mars 1814.
Le deuxiéme est Jean de Saint-Sardos, Marquis de Mondenard, il a participé aux États généraux de la noblesse à Toulouse et à Cahors en 1789. Il a aussi émigré en Angleterre où il a travaillé à la rédaction d'un ouvrage d'économie politique en trois tomes. "Considérations sur l'organisation sociale... Cet ouvrage est imprimé sans nom d'auteur en 1802 à Paris. C'est bien plus tard quand Napoléon autorisa les royalistes à rentrer en France que fut ajouté sur la couverture relièée de son livre le nom de Marquis de Montagu de Mondenard.
Tous les deux ont "Mondenard" dans leur nom, mais ils ne sont pas de la même famille. Arnaud est un descendant de la très ancienne famille de Montagu de Mondenard; Mondenard est bien son nom de famille dès le XIIe siècle. Pour Jean de Saint-Sardos, Mondenard n'est pas son patronyme, mais un titre nobiliaire qui lui vient du nom de la terre achetée par son père.
Le premier à publier fut Jean de Saint-Sardos en 1802, avec les "Considérations sur l'organisation sociale.." sans nom d'auteur. Le second, Arnaud de Mondenard de Roquelaure publia en 1810 "Le Boston.." sans nom d'auteur non plus. Quelques années plus tard on ne parle que du Marquis (de Montagu) de Mondenard et on lui attribue la paternité des deux oeuvres.
L'ajout non légitime du nom de Montagu crée la confusion. Il est fort possible qu'il s'agisse d'une initiative incongrue de l'éditeur Migneret. Malheureusement beaucoup de biographes se copiant les uns les autres ont propagé cette erreur après la mort de l'auteur le 17 février 1923. Par ailleurs certains d'entre eux ont inventé une date de naissance en 1755, que d'autres auteurs ont copié allègrement sans vérification; or les registres de Castelsarrasin indiquent qu'il y est né le 20 juin 1761.
La confusion se poursuit après la Restauration
Jean de Saint-Sardos avait continué à publier par la suite sans son nom, il se présentait même après la Restauration royaliste avec une périphrase: "l'auteur des Considérations sur l'organisation...", pourtant il ne risquait plus d'être emprisonné ou inquiété après juin 1814.
Moyens de remédier aux inconvénients du budget proposé par le Ministre des finances par l'auteur des considérations sur l'organisation sociale imprimée en 1802 chez Migneret. A Paris, Michaud Août 1814 - Bibliothèque royale
Des finances de France et du budget, proposé pour 1816 avec un projet de loi pour un meilleur établissement financier Par l'auteur des Considérations sur l'organisation sociale imprimées à Paris, chez Migneret en 1802. Paris Dentu janvier 1816 - Bibliothèque Impériale
Examen du budget proposé par le Ministre des finances pour l'année 1817 Par l'auteur des Considérations sur l'organisation sociale, imprimées à Paris chez Migneret en 1802 Paris Dentu février 1817
Dialogue entre un militaire et un député ou petit catéchisme politique Par l'auteur des Considérations sur l'organisation sociale, imprimées à Paris en 1802 Paris Juillet 1819 Bibliothèque impériale.
Jean de Saint-Sardos encore en 1819 ne donne pas son vrai nom à ses lecteurs. Il a déja vendu la terre et le château de Mondenard en 1812 au Baron Chazal pour acheter la seigneurie des Bourbon-Malause, tout en conservant le titre de Marquis de Mondenard parlequel il était connu.
Jean de Saint-Sardos disparait en février 1823 sans postérité mais avec une héritière, sa soeur épouse du Sieur Mieulet de Larivière qui transmettra ses biens à ses enfants. La chronique nécrologique de Jean de Saint-Sardos est établie par Mahul puis par Guerrard. C'est avec ces auteurs que s'amplifie la confusion: Jean de Saint-Sardos porte grâce à eux le nom de "Montagu" qui ne lui correspond pas.
Arnaud de Mondenard de Roquelaure a été dépossédé de son oeuvre "Le Boston, poème didactique en deux chants ". Hoeffer dans son dictionnaire l'attribue à Jean de Saint-Sardos. Pourtant il suffisait de lire la première page pour voir que l'auteur était né à Barsac dans le Sauternais et que son éditeur était Bordelais.
Arnaud de Mondenard ignorait probablement ces méprises parisiennes quand il est mort à Bordeaux en 1839.
Bien plus tard en 1862, Prosper Gragnon Lacoste, érudit Bordelais, gendre d'Etienne de Mondenard, publia une nouvelle édition du livre d'Arnaud "Le Boston" accompagné d'une biographie de l'auteur. Cette entreprise aurait pu permettre aux biographes de rectifier l'erreur dans leurs publications futures. Il n'en fut rien; même le catalogue imprimé de la Bibliothèque Nationale reproduit l'erreur.
Gragon Lacoste prit même le soin de choisir un éditeur parisien. C'était une louable intention, mais qui arriva trop tard. Les auteurs de dictionnaires et de biographies avaient déjà répandu leurs erreurs.
Une autre oeuvre d'Arnaud de Mondenard "Epitre à S.A.R. le duc d'Angoulème" a été publiée chez le même éditeur bordelais. Elle est aussi anonyme, cependant par les premiere et dernière pages d'un exemplaire conservé à la bibliothèque de Bordeaux les mentions manuscrites de l'auteur montrent bien qu'il s'agit d'Arnaud.
La confusion entre les auteurs des deux familles s'est propagée par la suite, puisque aujourd'hui encore au XXIe siècle certains attribuent à Adolphe de Mondenard, né en 1839 et député du Lot et Garonne sous la 3e République, la paternité du Dialogue entre un militaire et un député écrit et publié en 1819 par Jean de Saint-Sardos (vingt ans avant la naissance d'Adolphe).
Il est malheureusement trop tard pour mettre des errata dans tous les livres qui ont propagé ces erreurs, mais de grâce espérons que les auteurs contemporains seront plus vigilants que leurs prédécesseurs. Ils sauront ne plus associer les noms de Saint-Sardods et de Montagu. Ils sauront que Le Boston est une oeuvre d'Arnaud de Mondenard de la branche de Roquelaure et que toutes les oeuvres anonymes écrites par "l'auteur des Considérations..." sont à attribuer à l'un des Marquis de Mondenard, Jean de Saint-Sardos.
Des bases de données récentes diffusent malheureusement cette erreur.