LE CAPITAINE DE CAVALERIE, LE BLASON DE CREMPS ou la deuxième génération des Montaigut de Cremps se fait reconnaître, le premier Montaigut, Seigneur de Montcavrel

Jean-Carle de Montaigut, Seigneur de La Lande, Baron de Cremps par sa mère, épousa Demoiselle Quitterie de Belcastel, fille de Jean de Belcastel, Seigneur de Montlauzun et de Jeanne de la Dugnie. Le contrat de mariage, du 9 octobre 1633, fut passé devant maître Bosredon. (sur le seigneur de Belcastel: Abbé Taillefer, Histoire de Lauzerte, Ed.1902, page155). Il fait une transaction avec son oncle Galiot de Montaigut, seigneur de La Boissière, le 4 décembre 1634. Le 1er mars 1638, il est confirmé que Jean-Carle est l’héritier de la moitié des biens de son père. En 1639, Jean-Carle dénombre ses biens nobles de la paroisse de Belaye, de Montlauzun et de St-Urcisse où se trouve le lieu de Montcrabel.( A.D. Lot, B 417)

De ce mariage naquirent un fils et cinq filles dont certaines sont connues sous deux prénoms différents: Isabeau/Françoise, Jeanne/Gabrielle, Thoinette, Jeanne/Marguerite, Louise. Cette modification des prénoms est probablement due à l'obligation d'abandonner la RPR (religion prétendue réformée à laquelle leur mère appartenait et qu'elle ne voulait pas quitter)

La lignée des Jean-Carles: Jean-Carle I donna à son fils son propre prénom. Le choix de ce prénom est probablement associé à une légende, rapportée par Louis Esquieu, dans son Armorial Quercynois (pages 201-202), selon laquelle le nom primitif de la famille de Montaigut serait Carles. François Moulenq (T.3, page 277) a montré que les Montaigut étaient une branche des Gourdon à partir d’un document de 1177 dont une copie ancienne est conservée aux Archives nationales (Layettes du Trésor des Chartres, J314 n°8).

La volonté de la Reine: Jean-Carle I parvint au grade de Capitaine de cavalerie dans le Régiment de la Ferté. Le duc d'Epernon lui écrivit, le 11 septembre 1649, de la part de la Reine Régente Anne d’Autriche, pour qu'il employât tout le crédit qu'il avait sur les Bordelais, pour les ramener à leur devoir: Sa majesté, dit-il, ne doute pas qu'un homme de votre naissance et de votre courage, ne lui donne dans cette occasion des preuves de son zèle.

Les cinq filles de Jean-Carle eurent des destinées bien différentes:

- Isabeau-Françoise fut mariée à Jean-Clément de la Roque-Bouillac, Chevalier, Seigneur de La Roque et de Fraisse, dont elle fut veuve en 1674. Jean-Clement a quatre sœurs dont Catherine qui épouse Paul Robert, juge de Montsonnier.

- Jeanne-Gabrielle, épousa le 26 février 1650, Jacques de Saunhac, Baron du Fossat. (ou ailleurs, Charles de Saunhac de Belcastel)

- Thoinette fut religieuse au couvent de St-Gery.

- Jeanne-Marguerite, fut l'épouse d'Antoine de Lauzières de Thémines, Chevalier, Seigneur de Belfort.

- Louise s'est mariée contre le gré de son père à Claude-François de Haly, fils du Sieur Ali, "marchand chaussetier" à Montcuq en 1667 et qui devint par sa fortune réalisée dans la vente de vêtements, Seigneur du Bosc. 

Les documents concernant Jean-Carle I: 

Sa déclaration de 1659 (A.D. Lot J 973)

Son hommage au Roi, le 18 novembre 1665, pour des biens lui appartenant. (Archives nationales P 540. VI).

Sa transaction avec Angélique de Reilhac, veuve de Louis son frère et Pierre son neveu, le 10 mai 1665, paroisse de St-Laurent, devant Antoine Brosse, notaire.

La production de ses preuves et la confirmation de son état de noblesse à Montauban le 13 juin 1667.

Il fit une transaction le 24 janvier 1699 avec Antoine de Bécave, Baron de St-Cirq, procureur de Pons de Bécave, seigneur de Sérignac.

Il fit une donation, à son fils Jean-Carle II, le 31 octobre 1673.

Après la mort de son gendre Clément de La Roque-Bouillac, il fit son testament le 22 septembre 1674. (A.D. Lot J 1548)

C’est probablement lui qui est en procès avec les consuls de Cremps (A.D. Lot B 63).

Sa femme l'ayant quitté car il voulait la contraindre à devenir catholique, il s'est remarié à Antoinette/Catherine de la Roque-Bouillac, issue des anciens barons de St-Géry en Quercy, habitante de St-Privat, dont il n'eut point d'enfant (contrat de mariage du 6 mai 1683 à St-Privat prés de Castelnau, A.D. du Lot B. 208).

Les actes de baptêmes depuis 1673 montrent qu’il vient souvent dans sa seigneurie de Cremps. Mais assista-t-il au mariage de son fils en 1679 ?

Il était mort le 13 février 1686, date de l'inventaire de ses biens fait au Château de Pern. (A.D. Lot J 437). Sa veuve, Catherine de La Roque Bouillac fit une transaction le 9 mars 1686.

 

Le blason des seigneurs de Cremps: Sa veuve fit enregistrer les armes des Montaigut de Cremps sur l’Armorial de 1696: « D’Azur à 4 Losanges posés 2 et 2, les 1 et 4 d’Or, les 2 autres d’Argent qui est de Montaigut » Il s’agit d’une curieuse évolution du blason d’origine: « Ecartelé d’Argent et d’Azur » porté par Arnaud de Montaigut avant la guerre de Cent ans. Les quartiers de l'écartelé se seront transformés en 4 carreaux, lesquels seront devenus 4 carreaux de flèches, puis 4 losanges. L’héraldique est une science qui ne supporte pas l’imprécision. L’enregistrement même erroné de ces armes les rendait officielles.Montcavrel956

La démarche fut faite de concert avec Jean-Pierre de Montaigut, seigneur de Mounbrel (Montcavrel), le neveu de Jean-Carle I. Ci-contre à droite le blason de l'Armorial de Charles d'Hozier de 1696, à gauche ci-dessous l'interprétation d'Esquieu à partir du blasonnement dans son Armorial Quercynois, Paris 1907-8, Cremps: Planche XXVI, n°518 et à côté les armes d'origine des Montaigut: Planche XXV, n° 510)

                                                         
EcuCremps EcuMontagu 

Louis de Montaigut, seigneur de Montcavrel, le frère de Jean-Carle I, avait reçu une donation d’Isabeau de Cardaillac sa mère, le 23 avril 1636. Au château de Lolmie, le 13 janvier 1641, devant le notaire Antoine Brousse, il épousa par contrat noble Angélique de Reilhac, fille de feu noble Balthazard de Reilhac, Seigneur de Lolmie et de Françoise de Montaigu de Villars, laquelle constitua 1500 livres de dot à sa fille.

Le 25 janvier 1645, il reçoit 100 livres de son frère provenant de Jean de Belcastel, seigneur de Montlauzun. Désirant s’en aller à la guerre au service du Roi, Louis fit son testament le 1 septembre 1645 et mourut en octobre 1661.

 De cette union naquit Jean-Pierre et Antoine; ceux-ci bien que plus jeunes, se marièrent en 1671-72, bien avant leur cousin germain de Cremps Jean-Carle II. Angélique de Reilhac fit divers contrats dont un le 10 mai 1665, avec son fils Pierre et son beau-frère Noble Jean-Carles I de Montaigut Seigneur de Lalande qui s’oblige à verser la somme de 6000 livres à son neveu Jean-Pierre de Montaigut devant A. Brousse, Notaire. Les bons comptes entre cousins entretiennent l’amitié. (AD Lot F 89. F468). Elle fut aussi la marraine de sa petite fille Angélique de Montaigut, fille d’Antoine et d’Isabeau de Noalis, habitant le lieu del Bost paroisse de Caumont, diocèse de Lectoure le 9 octobre 1671. Elle est décédée à Lolmie le 12 septembre 1678.

Frédéric Ren complète ce dernier paragraphe:  "Angélique de Montaigut était la fille d'Antoine de Montagut de Moncrabel et d'Isabeau de Noailles (Noalis), dont ses parents étaient sieur du Bosc à Gayssanes aujourd'hui commune de Saint-Arroumex (82210, à côté de Caumont). Elle eut un frère, Pierre de Montagut, qui épousa le 21 juillet 1693 à Saint-Michel (82340), Olympe de La Mire, fille de Josias de La Mire, écuyer, seigneur du Doazac, gouverneur de Lavit, et d'Armoise de Petit de Monbrison; il était colonel au régiment de Caylus en 1713."

Le Dictionnaire de la Noblesse donne d'autres précisions: le mariage avec Isabeau de Noailles est daté du 21 juillet 1672 et leur fils Pierre se maria exactement jour pour jour, 21 ans plus tard avec Jeanne (Olympe) de la Myre, fille du Seigneur de Douazac, dont il n'eut pas d'enfant et en secondes noces il épousa le 25 mai 1735, Marie de Bigorre dont vint une fille: Rose de Montagut.

Rose de Montagut s'est mariée en 1749 avec Bernard de Percin, Comte de Montgaillard, fils d'Alexandre de Percin, Marquis de Montgaillard et d'Henriette de Preissac d'Esclignac. (Tome 14 du Dict de la Noblesse, col. 11)