LE FONDATEUR DE LA BRANCHE DE PÉZELIN

PIERRE DE MONDENARD DE ROQUELAURE, Écuyer, seigneur de Renouard et de Pézelin fut baptisé à St-Martin de Cadillac en 1715 (34). Il eut pour marraine Marie de GASQ de VOISIN son aïeule et habitait sur la paroisse de Montprimblanc à Pézelin où il est décédé le 20 décembre 1787 à l’âge de 72 ans (35). Il fut inhumé comme ses prédécesseurs dans l’église de Loupiac.

Il avait épousé le 14 février 1754 en l’église St-Martin de Cadillac (36) CATHERINE BANOS. Lors du mariage elle habitait Cadillac depuis plus de douze ans, mais était originaire de Langon. Elle était la fille de Jean Banos et de feue MARIE MONNERIE. Le contrat de mariage avait été passé le 9 janvier 1754 (enregistré le 23 du même mois) devant maître Pierre Duluc, notaire à Cadillac (37). Elle est décédée à Monprimblanc à 60 ans le 20 octobre 1783 et fut inhumée dans l’église de Loupiac le 23 (38).

Le château de Pézelin était établi proche du tombeau de Pie Ezelin, un évêque de Compiègne et légat du Pape du XIe siècle qui se rendant à Bordeaux s’arrêta à une journée de marche de La Réole et rendit l’esprit un 16 août près de la source creusée en contrebas du château.  Nous ne savons pas grand chose du fondateur de la branche de Pézelin, sinon qu’il est inscrit sur le registre des déclarations pour la période 1761-1763 (39) Il fut sommé le 24 juillet 1769 à la requète de Jean Gaenzes (40) de produire ses titres sur des terres qui avaient été reconnues au XVe siècle à Bernard de La Fargue, curé de Loupiac.  On lui donne six enfants  :

1° Louise, née en 1755

2° Jeanne Thérèze née le 14 septembre 1756 (41) et qui s’allia au sieur Lagrézère de Forcade.

Louis de Mondenard de Roquelaure, prêtre fut honoré par la ville de St-André de Cubzac qui donna son nom à une de ses rues.

Blaise fut baptisé le 5 juin 1760 (42) parrain Blaise David, marraine Marie Médard. Il continua la branche de Pézelin

5° Louise-Marie baptisée le 20 octobre 1763 (43) épousa Jean-Etienne Bardi des Essarts.

Louis né le 23 octobre 1767 à Montprimblanc (43bis) parrain Louis de Mondenard son frère et marraine Jeanne-Thérèze sa sœur. Il fonda la branche du Mas à St-Gervais.

L’ALLIANCE LA GRÉZÈRE DE FORCADE

VI    JEANNE THÉRÈZE  DE MONDENARD épousa dans la paroisse St Sylvestre à Sadirac, chez sa tante et marraine le 2 avril 1788 le sieur LA GRÉZÈRE DE FORCADE, Écuyer, demeurant à St-Loubert, fils de Bernard de Forcade et de JEANNE DUBERNET (44)

Le mariage fut célébré par l’Abbé Louis de Mondenard son frère, vicaire à Rions. S’il s’agit de Jean de Forcade, il est né le 9 mars 1757 à St-Loubert et eut un frère Etienne. (45)

L’ALLIANCE BARDI DES ESSARTS

VI     LOUISE DE MONDENARD, la jeune, épousa le 8 février 1790 à Montprimblanc JEAN-ETIENNE BARDI DES ESSARTS, avocat et ancien capitane d’infanterie (46), originaire de Rions (47). Il était le fils de Jean Bernard Bardi des Essarts et de MARIE THÉRÈZE DUVERGIER . Ils eurent au moins une fille Jeanne-Marie née à Monprimblanc le 8 février 1793 (48).

LA RUE LOUIS  DE MONDENARD À SAINT-ANDRÉ DE CUBZAC

VI    LOUIS DE MONDENARD DE ROQUELAURE  fut prêtre. Baptisé le 12 octobre 1758 parrain Louis-Joseph son oncle, marraine Marie Costes sa tante (49). Il fut vicaire de Monprimblanc de janvier 1783 à juin 1784, puis curé de Rions. Les 1 et 2 avril 1788 il marie successivement son frère Blaise et sa sœur Thérèse. À la Révolution, il fut déporté comme prêtre réfractaire. Sa maison de Bordeaux du 23 rue du Hâ fut vendue comme bien national 7200 livres le 24 messidor an IV et ses meubles 1019 livres le 24 ventose an V(50). Le 8 prairial an II, sa maison et ses vignes du Clapa à Loupiac estimées 4000 livres furent adjugées 12300£ au citoyen Rivière. Il fut en 1803 prêtre et curé à St-André. Il est mort à St André de Cubzac en 1843, ville qui lui montra sa gratitude en donnant son nom à une de ses rues.

LE DÉTENU DE L’ABBAYE DE LA GRANDE SAUVE

VI         BLAISE DE MONDENARD DE ROQUELAURE, Écuyer, seigneur de Pézelin, dit aussi « le chevalier de Mondenard » en 1781 et probablement jusqu’en 1787 fut détenu sous la Révolution à l’Abbaye de la Grande sauve, transformée en prison d’État (51).  Il fut inscrit sur le registre des déclarations dans la période 1786-1788(52).

Sauve

Avant sa détention, il s’était marié le 1er avril 1788 à ELISABETH CASTERA, née à Bordeaux, habitante de Sadirac, paroisse St-Sylvestre et fille de Jean Dominique Castera, Bourgeois de Bordeaux, paroisse Sainte-Croix et de  MARIE COLINEAU. La cérémonie nuptiale fut présidée par l ‘Abbé Louis de Mondenard vicaire à Rions, son frère (53)

Blaise fut convoqué et participa à l’Assemblée de la Noblesse, le 19 février 1789 à Bazas. Les Archives municipales de Bordeaux conservent de lui une lettre curieuse adressée au Directoire du canton de Cadillac, en 1795 dans le but d’obtenir un certificat de civisme (54). Il lui fut refusé, le 27 prairial an III. Ce certificat lui aurait permis de posséder une arme à feu. Il se déclarait laboureur de profession. Avec son fils Etienne, il reçut du sieur d’Aubry de Puymorin, Chef de Légion de la Garde Nationale de Cadillac et Créon, une attestation établie le 15 septembre 1815 confirmant sa fidélité à la royauté. Tous deux s’étaient inscrits dans la Compagnie de volontaires royaux pour «marcher au secours de Bordeaux » (55). Blaise fut maire de la commune de Monprimblanc en 1921.

Blaise et Elisabeth eurent de leur mariage :

Marie de Mondenard, baptisée le 25 juin 1789, paroisse St-Sylvestre à Sadirac (56) parrain Louis de Roquelaure de Mondenard

Jeanne de Mondenard, née le 24 février (avril ?) 1791 à Monprimblanc, parrain son oncle Louis de Mondenard et marraine Jeanne Castera (57) (Surnommée Désirée, elle aurait épousé son cousin Guillaume et serait décédée le 15 novembre 1868 au Chateau de Géneau à Virsac)

Etienne, né le 26 (acte du 30) décembre 1792 à Monprimblanc, (parrain Etienne des Essarts, son oncle) qui continua la descendance de la branche:

LE TENEUR DE LIVRES DE LA MAIRIE DE BORDEAUX

VII      ETIENNE DE MONDENARD DE ROQUELAURE fut Teneur de livres à la Mairie de Bordeaux, à la 5e division des finances. Dans sa jeunesse il fut conscrit de l'an 1812 avec la profession de laboureur à Montprimblanc. Il fut incorporé dans le Bataillon d'instruction des fusillers-sergents comme tirailleur et fut déclaré déserteur en avril 1814. A cette époque il mesurait 1,70m, visage ovale, front bas, yeux bruns, nez gros, cheveux et sourcils chatains.

MONDENARD-Etienne-deserteur-1814

Plus tard en 1840 à Bordeaux, il habitait 23 rue des Petites Carmélites (58) et dans la même rue au n°4 en 1847 (témoin du mariage Dupouy-Lille). Son poste de Teneur de livres fut supprimé et il fut invité à prendre sa retraite le 1er juillet 1849. Il reçut à compter de cette date une pension de 933 francs (59). Il est mort dans sa maison à Monprimblanc le 25 janvier 1858 (60). Son corps fut transféré en septembre 1865 au cimetière des Chartreux à Bordeaux dans un nouveau caveau commun aux Gragnon-Lacoste et Mondenard de Roquelaure abritant aussi les cendres de membres de la famille de Toussaint Louverture, protégés des familles de Mondenard de Roquelaure et Gragnon-Lacoste.

Il avait épousé JEANNE ANTONINE DE VERTEUIL fin 1815-début 1816. Elle était la fille de Jean-Philippe de Verteuil, Capitaine au régiment de Piémont-Infanterie qui émigra et fut tué par un boulet républicain à Kamelac en 1796 (ou à l'hôpital de campagne à Haguenau  le 9/12/1793 après les combats de Berstheim du 2 au 8) et de JEANNE-MARGUERITE DE COLAS DE MAGNET. Elle était aussi la petite fille de Marc-Antoine de Verteuil, Lieutenant général des armées du roi, puis Général de division dans les armées de la République jusqu’en septembre 1793. Elle était aussi (par les de Colas) la petite nièce de Martinés de Pasqually, célèbre thaumaturge du XVIIIe siècle et franc-maçon mystique qui finit ses jours à Saint-Domingue (61). À la mort d’Etienne en 1858, sa veuve ne touchera qu’un quart de sa retraite. Elle même est décédée le 14 juin 1869 à Bordeaux (62).

Avant la naissance de Jean-Baptiste Théophile qui suivra, ils eurent un fils Blaise Théophile né à Monprimblanc le 22/11/1816 mais qui mourut jeune. Après ils eurent Marie-Mathilde :

L’ALLIANCE GRAGNON LACOSTE = LE CONSUL D’HAÏTI

VIII     MARIE MATHILDE DE MONDENARD naquit à Ste Croix du Mont vers 1821 dans le château de la famille de Verteuil. Elle fut mariée en 1844 à PROSPER GRAGNON LACOSTE, Consul honoraire d’Haïti, érudit Bordelais, notaire de Ste-Croix du Mont. Il était né à Castillon le 29 avril 1818 et était le fils de Jean Gragnon et de GUILLEMETTE TALLERET DE LACOSTE  (63). Il écrivit de nombreux livres dont en particulier une monographie sur Toussaint Louverture, général en chef de l’armée de St-Domingue (63bis) et re-publia en 1862 Le Boston écrit par Arnaud de Mondenard de La Passonne à son retour d’émigration et publié une première fois par l’auteur en 1810. Prosper Gragnon Lacoste y ajouta une biographie du « Chevalier de Montdenard » et des notes sur le parti royalistes à Bordeaux avant et après les Cent jours de Napoléon Bonaparte. Cette œuvre fut couronnée par l’Académie de Bordeaux (64). En 1871 ils habitaient 13 rue Chevalier à Bordeaux. Le consul est décédé à Talence le 22 décembre 1895 au 5 rue de la Terrade (65). Il n’eut pas d’enfant et sa veuve est décédée à Bordeaux chez son neveu Léon Beauchet-Filleau le 17 mars 1899 (66)

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34 – A. D. Gironde E Suppl. 623 GG 14 

35 – A. D. Gironde E Suppl. 749 GG5 – 4 E 3434

36 – A. D. Gironde Cadillac 4 E 1941

37 – A. D. Gironde E Suppl. 623 GG13

38 – A. D. Gironde Loupiac 4 E 3347 et Montprimblanc 4 E 3434

39 – A. D. Gironde C 4880  6e cahier

40 - A. M. de Bordeaux Mss n°275 Léo Drouyn T.33 p57

41 – 42 – 43 - A. D. Gironde 4 E 3435

43bis – 44 -  A. D. Gironde 4 E 3435

44 – A. D. Gironde 4 E 3187

45 – A. D. Gironde 4 E 3185

46 – A. D. G. 4 E 3434 Monprimblanc

47 – A. D. Gironde 4 E 3592 Rions

48 - 49 – A. D. Gironde 4 E 3435 Monprimblanc

50 - A. D. Gironde 4 E 3435

50 - Maurice Marion La vente des biens nationaux Tome 1 pp 106 et 297

51 – Le Boston, biographie du Chr de Montdenard par P . Gragon Lacoste LeDentu 1862

52 – A. D. Gironde C 4898

53 – A. D. Gironde 4 E 3186 Sadirac-Grignols

54 – A. M. de Bordeaux S  IX - G /20

55 – A. M. de Bordeaux Fonds Albert Mengeot n°46

56 – A. D. Gironde 4 E 3187 Sadirac-Grignols

57 – A. D. Gironde 4 E 3434 Monprimblanc

58 - Annuaire de Bordeaux et de la Gironde de 1840 Ed Lanefrancque

59 – Délibération du conseil municipal de Bordeaux 30 juin 1849.

60 – A.D. Gironde 4 E 2419

61 – Baigneaux – œuvre collective sur la commune de Baigneaux, Ed ASPECT

62 – ensevelie à Bordeaux le 15 juin 1869 A. M. de Bordeaux 3 E 243 acte 692

63 – Décédée avant 1865 et  A. M. de Bordeaux Mss n°275 Léo Drouyn Tome 33, p101.

63bis – Édité à Paris par A. Durand et Pedoue-Lauriel, 1877. 402 pages.

64 – Le Boston, poème didactique en deux chants précédé de la biographie de l’auteur par P. Gragnon-Lacoste Paris E. Dentu 1862 (juste après la mort de Guillaume Villars de Mondenard, dernier cousin proche de l’auteur du Boston). Cette réédition est probablement due à la méprise de la Bibliothèque nationale de France qui avait cru devoir indiquer que l'auteur du Boston était le marquis Jean de Saint-Sardos.

65 – Mairie de Talence Acte du 23.12.1895 n° 173

66 – Mairie de Bordeaux 17.3.1899, acte 592