DE NOMBREUSES ERREURS PARCOURENT LES PAGES 19 À 22 DE LA BIOGRAPHIE DE L'ARCHIMANDRITE DENIS GUILLAUME ÉDITÉE PAR LE MONASTÈRE ORTHODOXE DU PATRIARCAT DE SERBIE À LECTOURE ; NOUS N’EN SIGNALERONS QUE QUELQUES UNES MAIS CE SONT TOUTES LES PAGES RELATIVES À LA FAMILLE DE MONDENARD ET À SON HISTOIRE MULTICENTENAIRE QU’IL FAUDRAIT SUPPRIMER.
1 Notons d'abord (page 20) que ce n'est pas sa mère Adrienne de Mondenard qui lui a choisi le prénom de Raymond mais son père. " C'est la raison pour laquelle Maurice Guillaume donna à son dernier fils le prénom de Raymond." lit-on dans la biographie.
Certes des membres de la famille de Mondenard ont combattu dans les rangs des comtes de Toulouse Raimond VI et Raimond VII père et fils, mais celui qui défendit le père à Toulouse en 1217 fut Arnaud de Mondenard et celui qui assistait le fils à Moissac en 1222 fut Bertrand de Mondenard.
Il y eut aussi un Raimond de Mondenard, frère d'un Bernard de Mondenard. C'est plus probablement à ces deux personnages qui ont des possessions en Quercy en avril 1246 que Raymond GUILLAUME doit son nom de baptême, tout comme son frère Bernard. Fait curieux, la biographie de l'archimandrite DENIS ignore totalement le prénom de son frère aîné qui vit près de Toulouse et se prénomme Bernard.
Ci-contre: photo du futur archimandrite Denis prise à Nice en 1949, en compagnie de sa tante Suzy de Mondenard.
2 - Nous lisons page 20 à propos des ancêtres du Père DENIS: « …au XVI e siècle un autre de ses ancêtres, Arnaud de MONDENARD, avait épousé Miramonde d’ALBRET, une tante d’Henri IV »
Ce n’est pas Arnaud mais Garcie de Mondenard qui épousa Miramonde d’ALBRET. La date précise du mariage n’est pas connue mais leurs testaments précédant de peu leurs morts sont de 1487. Impossible que Miramonde soit la tante d’Henri de Bourbon qui fut roi de Navarre au siècle suivant avant d’accéder au trône de France sous le nom d’HENRI IV. Il n’y a pas de Miramonde dans la généalogie de la famille royale, car elle appartenait à une autre branche de la famille d’ALBRET. Par conséquent le Père DENIS n’a pas dans ses ancêtres la tante d’Henri IV.
3 « Vers la même époque, les barons de Mondenard, qui étaient catholiques sont passés au protestantisme pour se conformer à la religion majoritaire de leur peuple »
A la même époque les barons de Mondenard se sont tous fait baptiser et se sont mariés catholiques et cela sans discontinuer jusqu’en 1810. Avant cette date ils s’étaient « conformés à la religion majoritaire … » ... catholique romaine puisque c’est seulement en février 1810 que Romain Bonaventure Joseph de Mondenard catholique de Laplume a épousé Anne Nancy Bertin, protestante de la région de Villeneuve d’Agen. Entre le XVIe siècle et 1810 il y a quelques années d’écart qui ne permettent pas de considérer qu'il s'agit de la même époque. Non ce n’est pas par conformisme que le protestantisme fut choisi en 1810. Certains de leurs enfants choisirent d'être catholiques comme leur père et les autres protestants comme leur mère.
4 « Au XVIIe siècle un jeune de Mondenard voulut entrer à l’école des cadets du Roy et, pour cela il dut se faire dresser un arbre généalogique de la famille, présentant seize quartiers de noblesse.»
Il s’agit du même Romain Joseph Bonaventure de Mondenard mais la terminologie n’est pas exacte ni même la date puisqu’il a été admis "au nombre des gentilhommes que le roi fait élever dans les Écoles militaires royales" le 11 novembre 1788. Certainement pas « cadet » puisqu’il était l’unique fils de sa famille. Par ailleurs il n’a eu à fournir de preuves que pour quatre degrés de noblesse. ( lui, son père, son aïeul et son bisaïeul en ligne masculine). Il n’aurait pas pu fournir 16 quartiers car sa grand mère paternelle n’était pas noble, mais la fille d’un artisan-charpentier de Lamontjoie du nom de Desesbats.
5 - « Le généalogiste d’Hozier de Sérigny découvrit que la branche de Montaigu de Quercy dérivait d’une ancienne famille souveraine de la Bourgogne ». (page 20) C’est faux : ce n’est pas d’Hozier, juge d’Armes et généalogiste officiel qui l’a écrit mais le chanoine Oronte de Cahors en 1646 à propos de Sicart de Montaigu, évêque de Cahors de 1293 à 1300 (Voir la Gallia chritiana ). Or des généalogistes plus sérieux que le chanoine Oronte, tel le Père Anselme, ont démontré que ce n’était pas possible. Par conséquent les Montaigu du Quercy ne sont pas issus de la famille des Montaigu de Bourgogne et n'appartiennent pas à une ancienne famille souveraine.
6 - « Au XVIIe siècle, un chanoine de Monié, resté sans héritier, avait cédé son titre de noblesse aux descendants mâles des Mondenard. » (page 20). C’est inexact, le chanoine Jean MONIÉ qui n’était pas noble lui-même a partagé son héritage entre les enfants de trois de ses cousines germaines qui étaient nobles et avaient épousé des nobles. Ce n’était pas au XVIIe siècle, il est décédé le 10 novembre 1809. Donc pas de cession d’un titre de noblesse surtout à une époque où la France n’était plus sous un régime royaliste, ni même républicain, mais bonapartiste !
7 - « Pendant la Révolution, les barons de Mondenard ont échappé à la terreur du fait qu’ils étaient protestants et qu’ils s’étaient mis au service de la République dans la finance et l’administration. »(page 20)
On sait déjà que c’est inexact sur la date puisque la famille de Mondenard a commencé à embrasser le protestantisme en 1810. Mais c’est faux aussi sur les fonctions : À l’époque de la terreur tous les hommes de la famille de Mondenard étaient principalement militaires. L’aîné était maréchal des camps et armées du roi (général) à la retraite et vivait à Laplume. Le cadet est mort sur le champ de bataille à Rohrbach en 1757. Le plus jeune frère fut clerc tonsuré avant de se marier, puis il fut nommé maire de Laplume sous Louis XVI . Après la Révolution et sous la terreur, il se contenta d’élever sa famille et de gérer sa propriété et celle de sa femme. Par ailleurs le bisaïeul de l’Archimandrite DENIS, Ernest de Mondenard, était agent d’assurances pour la compagnie « La paternelle » ce qui n’en fait ni un financier, ni un fonctionnaire.
8 -« C’est par grâce de la République égalitaire que les descendants des Mondenard ont pu ajouter à leur titre celui de Monié ! » Page 21 -
Monié n’est pas un titre, mais simplement un nom. Le rajout du nom Monié était une condition exigée par le Chanoine Jean Monié et imposée à ses trois héritiers. Comme on l’a vu ce n’est ni sous la royauté que ce nom a été rajouté, ni même sous la République, mais après 1810 sous Napoléon Bonaparte.
9 - « Vers le milieu du XIXe siècle...un baron de Mondenard bien qu’héritier d’une des quatre grandes baronnies du Quercy… » (page 21) Le dernier baron de Mondenard de la branche du Quercy est décédé en 1603 et la baronnie déjà petite à l’époque car amputée d’un tiers depuis la fin du XVe siècle est passée aux vicomtes de Corneillan par le mariage d’Hélène de Mondenard avec Jean de Corneillan en 1593. La famille de Mondenard établie à Pouy-Roquelaure et Laplume avait perdu la baronnie d’Estillac (passée à Blaise de Monluc) et celle de Moncaut (passée à la famille de Laurière) dès le XVIe siècle par mariages. Donc plus de baronnie depuis longtemps quand survient le milieu du XIXe siècle.
10 – « Vers le milieu du XIXe siècle, alors que les aristocrates prétendaient retrouver leurs privilèges d’avant la Révolution, un baron de Mondenard, bien qu’héritier d’une des quatre plus grandes baronnies du Quercy, avait conservé une grande modestie et ne dédaignait pas de conduire lui-même la charrue pour les travaux de ses terres. » (page 21)
Nous avons vu que la baronnie de Mondenard en Quercy était passée à la famille de Corneilan en 1593. L’histoire de la charrue n’a jamais concerné la famille, même si d’autres familles nobles l’ont connue, notamment dans le Gers.
11 - Page 22 – Nous nous réservons de parler ultérieurement de la manière dont est présentée la vocation de l’oncle de l’Archimandrite DENIS, le pasteur Jean de Mondenard. Nous mentionnons simplement des inexactitudes. Jean de MONDENARD fit ses études de théologie à Montpellier mais aussi à Edimbourg et Inverness en Écosse. Il fit son service militaire au Maroc dans la région de Meknès et du Rif. Il eut un premier ministère en paroisse à Calvisson jusqu’en 1947, interrompu par la mobilisation de 1939-40. Il accepta un appel des Églises du Maroc qui nécessitait qu'il parte comme aumônier militaire. Il desservait un territoire grand comme la moitié de la France : Marrakech, Ouarzazate, Ifni, Agadir, Taroudant, Safi, Mogador, Louis-Gentil et les bleds environnants à partir de sa résidence à Marrakech. Il accompagna les régiments stationnés dans ces zones et les communautés protestantes de Marrakech et d’Agadir dans l’édification de leurs autonomies respectives et dans la construction de nouveaux temples. La communauté de Marrakech devenue Église lui demanda de démissionner de l’armée pour être son pasteur ; ce qu’il fit. En 1957 il fut appelé par une des paroisses protestantes de Toulouse (Jolimont-Minimes ) et fut élu ensuite à la présidence de l’ensemble des quatre paroisses protestantes de Toulouse. Il y fut le principal moteur de l’œcuménisme sur Toulouse avec monseigneur Garonne, créant l’ACATOM pour accueillir les anglicans. Parvenu à l’âge de la retraite il s’établit dans le Gard près d’Uzès où il continua à assister les paroisses locales jusqu’à son décès en 1986.
12 – "Le frère aîné d’Adrienne, Robert de Mondenard, resta longtemps célibataire ; après avoir combattu pour la France en 1939-40» (page 22)
Robert n’était pas le frère aîné d’Adrienne, puisqu’il avait deux ans de moins. Ce qui est vrai c’est qu’il resta longtemps célibataire. Il se maria quatorze ans après sa sœur en 1940 et eut successivement en 1941 et 1942 deux enfants morts dès la naissance. À cette époque les frères Bernard et Raymond Guillaume avaient déjà 12 et 8 ans et ils habitaient Nice la maison où leur grand père Gaston de Mondenard avait vécu. Même le concierge de l’immeuble les appelait Bernard de Mondenard et Raymond de Mondenard semblant oublier leur nom patronymique de Guillaume.
Robert de Mondenard a combattu pour la France non pas en 1939-40, puisqu’il avait déjà 41 – 42 ans, mais il s’engagea à 19 ans comme soldat en 1917 au 116e régiment d’artillerie lourde basé à Castres.
Nous déplorons ce tissus d’erreurs qui, s’il n’est pas corrigé rapidement, va inciter des personnes en toute bonne foi à les reproduire, pensant disposer d’informations vérifiées et contrôlées. Nous demandons que tout ce qui concerne la famille de Mondenard disparaisse de cette biographie dont le texte ne profite même pas à l’image que l'Archimandrite DENIS souhaitait laisser à la postérité mais l'altère.
Nous sommes prêts à répondre à toutes les questions concernant notre famille et même nous donnerons les références bibliographiques et les copies d’archives prouvant ce que nous écrivons.
Michel de MONDENARD